Identifier les arbres et les arbustes du Québec – Les érables
On imagine souvent qu’il n’y a qu’une seule espèce d’érable au Québec, mais on distingue 7 espèces indigènes, auxquelles il faut ajouter une espèce importée, l’érable de Norvège. Trois érables sont particuliers: l’érable à épis et l’érable de Pennsylvanie sont des arbustes, et l’érable à Giguère est le seul érable à feuilles composées. Pour les distinguer, on se base principalement sur la forme des feuilles et des samares.
Si vous ne connaissez pas certains termes utilisés dans ce guide, consultez l’introduction.
Les arbres
L’érable à sucre (Acer saccharum Marsh.)
A tout seigneur tout honneur, on commence par l’érable à sucre, le symbole du Canada. C’est lui qui, comme son nom l’indique, est utilisé pour produire le sirop d’érable. Il est assez simple à reconnaître si l’on regarde la cime de ses feuilles qui forme un rectangle quasi parfait (les deux côtés sont légèrement orientés vers l’extérieur). Le bord des feuilles est lisses, et on peut compter 3 lobes. Les disamares forment un U plus ou moins fermé. À l’automne, ses feuilles deviennent rouges.
L’érable rouge (Acer rubrum L.)
Lui aussi se reconnaît facilement. Le bord de ses feuilles est parsemé de petites dents, ce qui permet de le distinguer de l’érable à sucre, dont le bord des feuilles est lisse. Les samares sont en V, très refermé. Les deux “branches” sont presque parallèles. La cime de la feuille forme un rectangle également, avec des côtés parallèles, mais la pointe est beaucoup plus prononcée. À l’automne, les feuilles virent au rouge également. Enfin, les pétioles sont rouges.
L’érable argenté (Acer saccharunum L.)
Impossible de confondre celui-ci avec un autre. Cet érable à des sinus très profonds, donnant à la feuille un aspect très découpé et dentelé. À l’automne, les feuilles sont jaunes. L’érable argenté privilégie les zones humides. Les disamares sont en forme de V “ouvert”.
L’érable à Giguère (Acer negundo L.)
Également appelé érable de Negundo, ou érable à feuilles composées, il pousse partout comme une mauvaise herbe. Vous en trouverez facilement dans la ruelle près de chez vous. On reconnaît difficilement la forme typique des feuilles d’érable. Chaque feuille est généralement composée de 3 folioles (jusqu’à 9), de forme ovoïde. Les sinus sont très peu prononcés. Si vous avez un doute, cherchez les disamares, qui sont clairement typiques des érables. Elles sont groupées et pendantes, avec une forme de V “fermé”.
L’érable noir (Acer nigrum)
Celui-ci est très rare au Québec, car il privilégie les zones les plus chaudes. Vous le trouverez donc dans le domaine de l’érablière à caryer, au sud du St-Laurent. Sur l’île de Montréal, on le trouve notamment dans le bois de Saraguay. Il aime l’ombre et les zones humides. Contrairement à l’érable à sucre, dont le haut de la feuille à une découpe rectangulaire, celle de l’érable noir est plutôt triangulaire. Les sinus sont peu profonds, et la feuille, composée de trois lobes, a un aspect flétri, comme si elle manquait d’eau. Enfin, le dessous de la feuille est poilu et très doux, n’hésitez pas à la toucher pour confirmer votre identification.
L’érable de Norvège (Acer platanoides)
Cet érable n’est pas originaire du Québec. Il a été importé car sa résistance naturelle a séduit les municipalités qui l’ont planté en nombre dans les villes. Malheureusement, il se plait tellement ici qu’il a tendance a empiéter sur les habitats des espèces locales. Il a même envahi les portefeuilles puisqu’il figure par erreur sur les nouveaux billets de banque de 20$, à la place de l’érable à sucre (en haut à gauche).
La cime de ses feuilles est plus en pointe qu’en rectangle, les deux côtés sont orientés vers l’intérieur. Elles ont 5 lobes et sont vert-clair ou vert-foncé, et jaune vif à l’automne. Si vous brisez le pétiole, un liquide blanc coulera. Les disamares quant à elles, ne sont pas en U, mais en “moustache”.
Enfin, cet érable est depuis quelques années victime de la maladie de la tâche goudronneuse, causée par un champignon. Elle se manifeste par de petits cercles noirs qui grandissent jusqu’à envahir la feuille. C’est aussi un bon moyen de l’identifier!
Les arbustes
L’érable de Pennsylvanie (Acer pennsylvanicum L.)
Mon érable préféré! Ses feuilles sont très élégantes, composées de 3 lobes très larges, avec des sinus peu profonds. Son tronc est caractéristique et ne laisse aucun doute. Il est vert, droit, et strié de longues bandes verticales pâles. On le trouve dans les 3 premiers domaines climaciques, sa limite nord étant l’érablière à bouleau jaune. Par exemple, vous en trouverez le long du sentier du Calvaire dans le parc d’Oka.
L’érable à épis (Acer spicatum Lam.)
C’est un arbuste buissonnant qu’on peut confondre facilement avec de jeunes érables d’autres espèces ou avec la vigne. L’écorce est brune-rougeâtre, marquée de petits pores. Les feuilles sont dentées, composées de 3-5 lobes, avec des sinus peu marqués et un dessous poilu et doux. Les disamares sont petites, en grappe, et en forme de V.